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Espoir d'1 rat vert
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1 décembre 2013

Libre arbitre 1/3

2/3 : La notion de consentement fait cruellement défaut dans le droit.

3/3 : L'argument fallacieux

 

librarbitre

 

Sens de l'existence

Les humains se distinguent des autres animaux par leur capacité à conceptualiser toutes les questions (grâce au langage, à l'éducation…). En fait, nous sommes libres de choisir et avons la possibilité d'en prendre conscience. Nous portons un regard sur nos propres choix qui sont donc libres et responsables. L'existence n'aurait pas de sens si nous devions suivre une voie déjà tracée, comme des automates qui exécutent docilement leur programmation. Non, sans libre arbitre, l'existence ne peut avoir de sens.Il faut assumer cette liberté qui fait de nous des personnes et non des machines.

Du libre arbitre naît l'éthique personnelle. En effet, la liberté individuelle se conjugue avec celle des autres dont on doit se préoccuper. La liberté implique la responsabilité. Plus exactement, la liberté des personnes responsables (agents moraux) implique la prise en compte des intérêts des autres (agents moraux ou pas). La liberté d'une personne doit uniquement avoir comme limite l'intérêt d'autrui. Tout est alors question de peser les libertés de chacun. La liberté de disposer de soi, de tout ce qui est personnel, doit primer sur celle d'autrui d'en disposer. La disposition de sa vie, de son corps dont sexuation, de sa sexualité, de son genre et autres éléments de personnalité, de son mode de vie, de sa croyance ou non-croyance, devrait appartenir à la seule personne concernée.

Agents et patients moraux

Tout être sensible a des intérêts (par exemple à ne pas souffrir, à vivre…). C'est un patient moral. Quand il a, en plus, la pleine responsabilité de ses choix, c'est un agent moral. Il doit pouvoir décider librement, puisque c'est là le sens de son existence. Il vivrait toute usurpation de choix comme une oppression. La prise en compte de ses intérêts passe donc par sa propre décision.

Mais quand un patient moral n'est pas un agent moral, on ne peut pas lui demander son avis. Ou son avis n'est pas éclairé. Ceux qui prennent en compte les intérêts de ceux qui en ont sont les agents moraux. À eux la responsabilité de décider pour le bien d'eux-mêmes, mais aussi des autres patients moraux.

Les handicapés mentaux :
C'est le meilleur exemple pour commencer. Quand un handicap mental entrave la responsabilité de la personne concernée, les décisions que la personne ne peut pas prendre doivent être prises à sa place, dans son intérêt et dans le sens que la personne choisirait si elle avait les moyens de choisir ce qui lui correspond. Ce n'est donc pas aux agents moraux (parents, tuteur…) de décider pour un patient moral non agent en fonction de leurs propres aspirations ou de considérations identitaires, mais en fonction de la personne concernée (ou autre être sensible), de ses préférences, ces aspirations personnelles.

Les animaux non-humains :
Dans le contexte actuel, aucun animal d'une autre espèce que la notre ne peut prétendre au titre d'agent moral. Comme pour les humains handicapés mentaux, il convient donc de décider en fonction de leurs intérêts (quand ils en ont : êtres sensibles). Mais il est bien difficile de choisir à la place d'individus d'espèce parfois très différente de la notre. Sauf cas exceptionnels (et limités à des membres d'espèces particulièrement intelligentes), nous ne pouvons pas leur demander leur avis. Il faut alors observer leurs réactions, qui révèlent souvent leurs préférences. Par exemple : ce que fuit un animal n'est probablement pas ce qui est dans son intérêt.

Les enfants humains :
Ils ne sont pas des agents moraux, mais, contrairement aux handicapés ou aux non humains, ils sont supposés le devenir. Leur liberté future doit donc être protégée, en ne leur imposant rien qu'ils pourront eux-mêmes choisir une fois matures. C'est uniquement pour un choix impératif qui ne peut pas attendre que l'enfant soit en mesure de décider, qu'on doit le faire à sa place.

Indisposition temporaire :
Nous commençons à voir que la frontière entre les agents moraux et les autres est poreuse. Le cas des enfants ressemblent d'ailleurs à celui de certains agents moraux. En effet, ils peuvent être en état d'incapacité temporaire. Ici, comme pour les enfants, il faut donc décider à leur place si un choix est impératif et urgent. Par exemple, en cas d'accident, si un agent moral est inconscient et qu'il faut intervenir immédiatement pour lui sauver la vie, on ne peut pas attendre de lui demander son avis. C'est aussi vrai en cas d'ivresse. Une personne peut être temporairement dans un état qui ne la rend plus apte à décider de manière éclairée.

Limite de la responsabilité :
Évidement, la limite de la responsabilité morale n'est pas toujours claire. D'ailleurs, on peut être agent moral sur un sujet et insuffisamment responsable sur un autre. C'est particulièrement le cas des choix impliquant avant tout l'intérêt de la personne concernée. Une personne peut être capable de décider pour elle (et donc devrait être la seule à pouvoir faire de tels choix !), sans pour autant être suffisamment responsable pour conduire* ou voter. Attention, ce n'est pas parce que le risque est moindre, puisque concernant seulement la personne qui choisit. C'est qu'évaluer son propre intérêt demande moins de maturité et responsabilité morale que de tenir compte aussi des intérêts des autres.

* Pour conduire, il faut une pleine responsabilité. Dans notre société où avoir le permis de conduire (et un véhicule personnel) est montré comme une nécessité et une norme, nous oublions trop souvent que conduire c'est faire encourir un risque mortel pour d'autres personnes, notamment des piétons. Il faudrait abolir la dépendance au véhicule personnel (c'est un autre débat). En attendant, cette dépendance n'est pas une excuse à la volonté de délivrer un permis à tous, pour ne pas exclure. L'exclusion vient du système (culte du véhicule personnel, dépendance, exploitation financière…). Une personne avec des capacités intellectuelles, visuelles, psychomotrices… faibles ne devrait pas pouvoir conduire, à cause du risque pour les autres personnes. Cette personne devrait avoir d'autres moyens de se déplacer, sans être stigmatiser (encore une fois : c'est un autre débat).

Respect primordial du consentement éclairé

Le consentement éclairé doit être respecté. Ça comprend les opinions et choix des prostitué(e)s par exemple. La société ne peut pas, au nom d'une vision contingente, imposer son ordre aux prostituées. De même, lorsqu'une personne veut mourir, si son choix n'est pas lésé par un état dépressif ou autre, il devrait être respecté. Des choix peuvent être pris à la place d'une personne uniquement si elle n'est pas en mesure de les faire. Soit qu'elle n'a pas les informations ou la maturité suffisantes, soit qu'un trouble manifeste l'en empêche. Or, le choix de mettre fin à sa vie, de changer de sexe, de disposer de son corps y compris d'une façon communément perçue comme une mutilation ou autre atteinte à son intégrité, devrait toujours être celui de la personne concernée, sous la seule condition que son choix soit "éclairé", c'est à dire que la personne est responsable et pleinement informée. Il faut donc informer pleinement les personnes, et non les maintenir dans l'ignorance au nom de laquelle leur responsabilité est niée. Quelles que soient les valeurs nationales, religieuses ou médicales, la vie et le corps appartiennent à la personne qui l'habite et non à un ordre moral, médical ou autre.

Pour aller contre un choix d'une personne sur son corps ou sa vie, il faut qu'elle soit irresponsable. La non-conformité aux normes n'est pas une irresponsabilité. Personne n'a le droit de priver de la valeur de leurs choix les prostituées sous prétexte qu'il trouve dégradant la prostitution. Personne n'a le droit d'imposer un sexe, un genre, une apparence, une mention administrative… à quelqu'un sous prétexte qu'il pense qu'il faut se conformer (selon la norme en vigueur) au sexe de naissance. Il ne peut pas être interdit à quelqu'un de mettre fin à sa vie ou de s'y faire aider par un proche, parce que le clergé ou la société considère la vie (sens médical) comme sacrée. Dans ces trois exemples, rien ne permet de considérer comme irresponsable la personne qui n'a pas les mêmes valeurs. C'est, en fait, vouloir imposer un ordre à tous en fonction de ses valeurs personnelles et subjectives.

Ce totalitarisme est malheureusement très présent. Beaucoup de politiques prétendent (et souvent y croient) imposer des règles pour protéger les personnes, y compris à leur insu. L'État infantilise les mineurs, les prostitué(e)s, les femmes, les trans', les handicapés mentaux comme physiques et tous ceux qui dérogent à la norme. Leur pleine responsabilité est niée. Or, ce n'est pas agir pour leur bien. Il faut commencer par respecter les personnes et leur éventuelle différence de valeurs ou de pratiques. Personne n'a le droit d'imposer un mode de vie contingent à tous. Ce n'est pas parce que certains pensent différemment de la norme qu'ils ont tort. Alors laissons chacun disposer de son corps et de sa vie, dans la seule limite des libertés d'autrui. Et (ré)affirmons la primauté du respect absolu du consentement éclairé.

L'importance de la détermination de la responsabilité

Jusqu'à sa majorité, une personne est considérée comme irresponsable, et donc pas encore en mesure de faire des choix éclairés comme voter ou conduire une automobile. Cette convention uniformisante de la majorité pose problème. Quoi qu'il en soit, une personne insuffisamment responsable de ses choix doit être protéger de toute ingérence par ses tuteurs. Certains choix ne doivent pas être prix par ses tuteurs parce qu'ils concernent uniquement la personne qui les fera une fois mature.

C'est évident vis-à-vis de la politique. Les parents n'inscrivent pas un enfant dans un parti politique. Ils ne le font pas voter. Ils ne lui font pas porter de signes d'appartenance politique. Ce devrait être tout aussi évident vis-à-vis des religions. Ils ne devraient pas faire baptiser ou autrement introniser leur enfant. Ni lui faire pratiquer. Ni lui faire porter de signes d'appartenance religieuse. Le milieu scolaire ou autre ne doit pas tenter d'imposer l'adhésion à un parti ni la soumission à son idéologie. Les cours ne sont pas limités à un seul parti. Pourtant sous le terme abusif "d'enseignement religieux" se cache mal la tentative d'imposer l'adhésion à une croyance et la soumission à son dogme. Le prétendu apprentissage, n'apprend rien des autres croyances et ne propose pas le choix de croire ou pas, si oui en quoi et de suivre ou pas le dogme qui s'y rattache. C'est un conditionnement des plus ignoble, alors qu'il faudrait protéger les personnes influençables de tout abus de façonnage, autant en politique qu'en religion. Ce principe rejoint l'anti-assignationnisme.

Une personne immature ne peut pas donner de consentement (ou autre choix) éclairé.Mais attention, une personne peut être suffisamment responsable pour certains choix, en particulier ceux la concernant, et pas encore pour d'autres. Certains choix concernant son corps et sa santé doivent être pris par ses tuteurs, par exemple si la vie de la personne est en jeu. La règle déontologique de la médecine existe : Seuls les actes médicaux nécessaires à la santé ou au bien d'une personne peuvent être pratiqués. Encore faut-il que le choix ne puisse pas être pris par la personne concernée, ni qu'il puisse attendre qu'elle soit en mesure de le prendre elle-même une fois plus mature.

Pour les adultes responsables leur choix passent en priorité, ou plutôt ils devraient. C'est à eux de déterminer ce qui est le mieux pour eux, même si ça peut être perçu comme une atteinte à la santé ou à l'intégrité physique. C'est bien visible avec les trans' voulant une conversion de sexe. Des personnes extérieures et des médecins peuvent percevoir la conversion comme une mutilation, pourtant le trans' vit mieux dans le sexe qui lui correspond. C'est pourquoi c'est à la personne de faire de tels choix, une fois pleinement informée. Il faut donc informer pleinement les personnes, et non les maintenir dans l'ignorance au nom de laquelle leur responsabilité est niée.

Pour les mineurs, il existe plusieurs niveaux de maturité. Rappel : La liberté d'une personne doit uniquement avoir comme limite l'intérêt d'autrui. Or certaines libertés impliquent d'autres personnes. Dans ce cas les choix doivent être responsables vis-à-vis des autres. Par exemple, conduire concerne plus que le conducteur. Il faut être pleinement responsable vis-à-vis des autres pour pouvoir conduire. Par contre pour des choix concernant uniquement la personne, il n'y a plus de responsabilité vis-à-vis d'autrui. La personne a uniquement besoin de la maturité suffisante pour choisir de manière éclairée ce qui lui convient. La liberté de disposer de soi doit primer sur celle d'autrui d'en disposer. Surtout que tout ce qui est personnel ne concerne pas concrètement les autres. Pour un enfant n'ayant pas la maturité pour prendre une décision le concernant, ça peut être aux tuteurs ou au corps médical de faire le choix. Dans ce cas la déontologie prend tout son sens et devrait être pleinement appliquée (elle ne l'est malheureusement pas). Aucune mutilation sexuelle ne peut prétendre être faite pour le bien ou la santé de l'enfant. Même les propos hygiénistes pour la circoncision ne tiennent pas. Un tissu sain ne peut être amputé pour une diminution non prouvée de certains risques. Sinon il faudrait couper les oreilles pour des questions d'hygiène. Si un adulte veut se faire circoncire, exciser, castrer ou autre, c'est son affaire à moins d'être reconnu psychotique (si son but conscient ou pas est de s'autodétruire). Par contre il ne faut pas prendre des décisions contre la santé ou le bien (dont la sexualité) de l'enfant. Il pourra faire ses choix une fois mature.

Où la violation de la déontologie est le plus manifeste, c'est concernant les intersexué(e)s. Les enfants nés avec des organes génitaux atypiques peuvent être triplement mutilés.
Bien que ce ne soit ni pour la santé ni pour la future sexualité ni autrement le bien de l'enfant, l'administration impose le choix binaire d'une mention sur l'état civil. Choix qui déterminera le genre assigné de force tout au long de sa vie, sans se préoccuper de savoir ce qui correspond à la personne. Donc mutilation de genre.
Bien que ce ne soit ni pour la santé ni pour la future sexualité ni autrement le bien de l'enfant, une équipe médicale impose un sexe apparent correspond à l'état civil. Plusieurs opérations lourdes et irréversibles sont souvent nécessaires à cette mutilation de sexuation.
Bien que ce ne soit ni pour la santé ni pour la future sexualité ni autrement le bien de l'enfant, l'opération comprend souvent l'amputation pure et simple de l'organe sexuel. Mutilation sexuelle (excision-émasculation) au sens commun.
La déontologie est triplement bafouée pour imposer subjectivement une vision binaire des sexes, sans se préoccuper du bien réel de l'enfant, ni du consentement futur de l'adulte.

 


De la "dignité"

Attention à ne pas se fourvoyer dans la notion de "dignité", comme dans les expressions "droit de mourir dans la dignité" ou "dignité" des femmes. Parce que nous risquons alors de revenir à des considérations extérieures à l'intéressé. Personne ne peut décréter pour tous ce que doit être la "dignité". Que ce soit en matière d'euthanasie, de prostitution ou autre, la seule considération à prendre en compte est la volonté de l'intéressé.

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